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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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18 janvier 2010

« Kabila veut instaurer une dictature sanguinaire en RD Congo »


 

Depuis l’annonce des « résultats provisoires » de l’élection présidentielle, on assiste à une dérive tyrannique et fasciste du pouvoir de Joseph Kabila. L’ambassadeur allemand en a fait les frais. C’est la psychose de la déstabilisation

Des sources bien informées à Kinshasa rapportent cette histoire. Au cours d’une réception dans la capitale congolaise, l’ambassadeur d’Allemagne en RD Congo s’est confié aux convives plus ou moins en ces termes: « Il y a de fortes craintes, en cas de victoire, que Joseph Kabila instaure une dictature sanguinaire au Congo-Kinshasa ». Le diplomate allemand croyait s’adresser à des « amis ». Mal lui en a prit. Il semble qu’un des participants à cette entrevue à rapporter ces propos diplomatiquement incorrects au principal intéressé en ajoutant un peu d’épices. Le sang de Joseph Kabila n’a fait qu’un tour. Dans un premier temps, le « raïs » et son entourage ont envisagé d’expulser l’outrecuidant ambassadeur. Une décision qui aurait fait l’effet d’une bourde quand on sait le rôle que le pays de la Chancelière Angela Merkel joue dans le cadre des troupes européennes (Eufor) présentes à Kinshasa. Par voie diplomatique, la présidence de la République « a suggéré » aux autorités allemandes « de bien vouloir rappeler définitivement» leur chef de mission à Kin. Cette anecdote témoigne du durcissement du pouvoir kabiliste autant que de la nervosité qui semble s’emparer des proches de Joseph. Civils et militaires. Les faits abondent.

Ultimatum

Dans la soirée du mercredi 22 novembre, Kabila a donné « 48 heures » à la Mission des Nations unies au Congo « pour évacuer de Kinshasa les miliciens de Bemba faute de quoi, l’armée s’en chargerait ». Une démarche qui n’a pas manqué de faire sourire ceux qu savent que les missions onusiennes sont nanties d’un mandat clair. Celui-ci est donné par le Conseil de sécurité des Nations Unies et non par les pays d’accueil. Porte-parole de la MONUC, Kemal Saïki s’est empressé de le faire savoir à haute et intelligible voix en déclarant que le « désarmement des milices ou des forces armées n’est pas compris dans le mandat » de la Mission de l’ONU au Congo. Même son de cloche à l’Eufor où l’on s’est contenté de préciser, par la bouche du colonel Fusalba, qu’un « désarmement physique » des éléments appartenant à la garde du vice-président Jean-Pierre Bemba « est difficile à envisager ». La demande de Kabila procède des échauffourées ayant opposé, mardi 21, les partisans de Bemba aux unités de la police ayant abouti à l’incendie d’une aile du bâtiment de la Cour suprême de justice. Le ministre de l’Intérieur, Denis Kalume, accusait les affidés de Jean-Pierre d’avoir bouté le feu à cet édifice public. « C’est une manipulation », a martelé Fidèle Babala, directeur de cabinet de Bemba, au cours d’un débat organisé mercredi par Radio Okapi. L’homme dit avoir été présent sur le lieu. Selon lui, le périmètre de la Cour suprême de justice a été « sécurisé » aux alentours de 12 heures tant par les forces de l’ordre que par les soldats onusiens et ceux de l’Eufor. Babala de s’interroger : « Comment peut-on expliquer que le bâtiment de la Cour suprême soit devenu la proie des flammes à partir de 14 heures malgré cet impressionnant dispositif sécuritaire ? ».

Sauver la face

On apprenait jeudi 23 novembre que 49 soldats attachés à la sécurité de Bemba Gombo ont été transférés à Maluku où celui-ci dispose d’un « ranch ». L’information a été donnée, sous le sceau de l’anonymat, par un responsable de la MONUC. Une dépêche de l’AFP souligne qu’une source proche des « services » congolais a confirmé le transfert en précisant qu’il avait été mené par l’armée congolaise sans l’aide de forces étrangères de maintien de la paix. Des observateurs font remarquer que rien n’indique que ce transfert constitue le prélude à un éloignement général des éléments de l’armée affectés à la sécurité de Bemba dans la capitale, réclamé par le ministère de l’Intérieur. Des témoins ont indiqué que les militaires de Bemba avaient embarqué avec leurs familles, à bord de trois camions. Moïse Musangana, porte-parole de Bemba Gombo, a minimisé la signification du « repli sur Maluku » et a confirmé qu’en tant que vice-président, le leader du MLC avait le droit de s’entourer de gardes du corps. Il a dénoncé le fait que l’ultimatum de Kabila ait été adressé au chef de la Monuc, William Swing, lors d’une réunion à laquelle ne participait pas Bemba. "Si une décision doit être prise, elle doit émaner d’une réunion où tout le monde est présent", a dit Musangana. Selon des sources militaires congolaise et occidentale citées par l’AFP, le premier transfert d’environ 50 hommes devrait être suivi dans la journée par un second convoi d’une centaine d’éléments armés. Pour les analystes du microcosme politique kinois, les diplomates onusiens ont sans doute coupé la poire en deux afin que personne ne perde la face dans ce bras de fer Bemba-Kabila. Dans les milieux onusiens, on minimise la portée du terme « ultimatum » pour parler d’une correspondance que Kabila a adressée à Bemba en « termes mesurés ». Mesurés ?

Psychose

Certains milieux diplomatiques créditent Bemba d’un millier d’hommes dans la capitale. « Joseph Kabila, réplique Babala, dispose d’une garde personnelle forte de 14.000 hommes, appelés pompeusement la garde républicaine ». « Une étrange garde républicaine dont les membres sont déployés aux quatre coins du pays contrairement à la mission d’une garde républicaine», ajoute-t-il. Que va faire Kabila ? Prendra-t-il la redoutable responsabilité d’allumer le feu qui va embraser la capitale ? Il y a quelques jours, La « Voix des Sans Voix » dénonçait « l’enlèvement » à Kinshasa du chef des surveillants du parti Fonus de Joseph Olenghankoy. A Lubumbashi, le défenseur des droits humains Golden Misabiko continue à vivre dans la clandestinité fuyant les sicaires de la présidence. Mardi 21 novembre, on apprenait l’arrestation de l’avocate Marie Thérèse N’Landu Mpolo Nene. Que lui reproche-t-on ? Selon notre confrère kinois « L’Avenir », dont les écrits n’ont rien à envier à la « Pravda » de l’époque soviétique, « Marie Thérèse N’Landu Nene avait pour mission d’accueillir les ex-FAZ venant essentiellement de Brazzaville, les pourvoir en armes et les placer pour des actions terroristes ». Le journal de poursuivre qu’un autre membre de l’UN non autrement identifié « prépare le même coup à Idiofa dans le Bandundu ». Commentaire d’un sympathisant de l’Union pour la Nation : « Quelle scandaleuse affabulation ? ». Selon un proche de Me Nlandu joint mercredi au téléphone à Bruxelles, l’avocate aurait été torturée par des policiers du « colonel » Raüs Chalwe Ngwashi. Le pays semble vivre dans une psychose de déstabilisation propre aux républiques bananières. Jeudi 23 novembre, on apprenait que l’aéroport de Gbadolite était en alerte. Des barricades ont été placées sur la piste d’atterrissage. Tout est parti d’un coup de fil anonyme reçu par la Régie des voies aériennes annonçant l´atterrissage d´un avion non identifié en provenance d´un pays voisin. Les mesures tombent aussitôt : l´accès aux installations aéroportuaires a été interdit à toute personne étrangère. Curieusement la même mesure a été appliquée à l´aéroport de Mbandaka avant d’être levée mercredi en fin de journée. Jeudi 16 novembre dernier, le très bouillant Pasteur Théodore Ngoy wa Nsenga, membre de l’UN, a été débarqué manu-militari d’un Airbus d’Air France assurant l’itinéraire Kinshasa-Paris. Où va la RD Congo ?

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