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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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6 mai 2010

Dans la terreur des enlèvements au Rutshuru

Depuis le début de l'année 2010, la peur s'est installée dans les villages du territoire de Rutshuru, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en raison des enlèvements perpétrés par des bandes armées, qui n'hésitent pas à tuer en cas de non versement d'une rançon.

La seule alternative pour les villageois : vendre des biens pour sauver un otage ou fuir vers l'Ouganda voisin.

En étouffant un sanglot, Generose raconte la fin tragique de son mari, en mars dernier. Il a succombé aux coups et blessures infligés par des rebelles qui l'ont détenu en otage pendant une semaine dans la forêt proche du groupement de Binza, en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, dans l'est de la RDC. "Il avait été pris en otage par des éléments que je crois être FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda)", dit-elle. Libéré après paiement d'une rançon de 300 dollars, il n'a pas survécu à ses blessures.

"Après avoir vendu tous nos champs et parcelles pour réunir la somme exigée pour sa libération, nous l'avons conduit à l'hôpital et c'est là qu'il est mort", affirme Generose, amère. En écho à son récit, une dizaine d'autres personnes témoignent de ce qu'ils ont vécu ces derniers mois. Certains ont payé pour avoir la vie sauve, mais n'ont plus rien pour survivre. "Pour obtenir notre libération, nous avons tout vendu, même nos parcelles. Aujourd’hui, nous sommes dans des familles d’accueil", racontent d'anciens otages.

Recrudescence des enlèvements

Au milieu de l'entretien, un homme brandit une liste de 16 personnes et la tend à M. Lomingo, chef de poste d'encadrement administratif de Kisharo. "C'est la liste des prises d'otages enregistrées au cours de ces deux dernières années. Depuis le début de cette année, nous assistons à une augmentation du nombre d'enlèvements" , souligne le chef de poste.

D'après son constat, la plupart des victimes sont ciblées en fonction de leurs ressources. Ainsi, un habitant de Kiwanja, un peu plus au sud de Kisharo, a payé environ 2.000 dollars pour être libéré après plus d'une semaine de captivité.

Sur l'ensemble du territoire de Rutshuru, ce sont les villages de Kiseguru, Kisharo, Buramba et Nyamilima qui sont les plus touchés. À Buramba, par exemple, une dizaine de personnes ont été tuées et plusieurs familles ont dû abandonner le village pour se réfugier dans les camps de Chaka, Chakware et Kiware en Ouganda voisin. Ce village, qui comptait 10.000 habitants, s'est vidé de sa population, à la suite de ces enlèvements.

Les opérations militaires Kimia II, lancées en mai 2009 et Amani leo en janvier 2010, expliquent en partie la recrudescence des kidnappings. Menées conjointement par les Forces armées congolaises (FARDC) et la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), elles ont eu pour conséquence de couper les liens entre les FDLR et la population locale.

Chassés de leurs anciennes positions, les rebelles se sont dispersés dans la forêt. Selon le témoignage des autorités de la région, les FDLR sans sources d'approvisionnement , notamment en vivres et argent, ont mis en place cette stratégie de prise d'otages pour pouvoir survivre en forêt.

Pris entre deux feux

Comme si cela ne suffisait pas, les victimes, une fois libérées, doivent encore passer quelques jours aux mains des FARDC. L'une d'elle témoigne : "Les militaires nous font payer une amende, car selon eux, nous avons commis une infraction pour avoir séjourné en forêt en compagnie des bandes armées, dont ils nous soupçonnent d'être des collaborateurs" .

Cette situation complique la tâche des autorités locales qui gèrent ces affaires d'enlèvement. Le chef de la localité de Buramba explique qu'il est "toujours difficile de trouver de l'argent dans l'urgence". "Cela nous oblige", dit-il, "à lancer un appel à cotisation auprès des paysans. Malheureusement, ceux qui donnent subissent des représailles de la part des militaires".

Son homologue de Nyamilima confirme ses propos et regrette cette position inconfortable des autorités prises entre deux feux. "Nous ne savons plus quoi faire. D'un côté, les rebelles FDLR nous accusent d'être partisans de leurs ennemis de toujours; de l'autre, les FARDC (forces régulières) nous reprochent de soutenir les rebelles à qui nous payons des rançons", ajoute le chef de localité.

Des accusations que réfute M. Pirinse, officier des FARDC, rencontré à Kisharo. Selon lui, les éléments de l'armée régulière interviennent et appréhendent les victimes dans le seul but de recueillir des informations sur les preneurs d'otages.

Service d'infos

Lisaqnga ya Bakolo Kongo

BLANCHARD KOTA

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