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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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19 mai 2010

«La situation sécuritaire de la province de l’Equateur est totalement sous contrôle»

«La situation sécuritaire de la province de l’Equateur est totalement sous contrôle»



Jean-Claude Baende gouverneur de la province de l’Equateur. Photo Digitalcongo.net

C’est la déclaration faite mardi 18 mai à Kinshasa par le gouverneur Jean-Claude Baende à l’issue d’une audience auprès du ministre de l’Intérieur. Le 6 mai dernier, le ministre de la Communication et des médias annonçait avec son aplomb habituel que le fameux Ondjani Mangbama, présenté comme étant le chef des insurgés dits «Enyele», a été capturé par «ses frères de clan» à Dongo. Lundi 10 mai, une source brazzavilloise confie à l’AFP que Ondjani a été transféré à Brazzaville. Il se serait rendu volontairement aux autorités congolaises à Impfondo. Connaîtra-t-on la vérité sur ce qui se passe à l’Equateur et ailleurs?

Cela fait déjà sept mois depuis le déclenchement du conflit entre des membres des tribus Enyele et Monzaya. Commencé autour d’un étang poissonneux, ce conflit a pris la tournure d’un mouvement insurrectionnel dont les actions ont été circonscrites dans le district du Sud Ubangi. De passage à Mbandaka, début mars, le ministre de la Défense nationale, Charles Mwando Nsimba, avait osé l’optimisme en déclarant notamment que la situation dans l’ensemble de la province de L’Equateur «est sous le contrôle des Forces armées de la RD Congo». Le démenti ne s’est pas fait attendre. Dimanche 4 avril, à la surprise générale, le port, la résidence du gouverneur et l’aéroport de Mbandaka sont attaqués par un commando non identifié. Dans le discours officiel, les «Enyele» sont pointés du doigt. Une volonté implicite de minimiser l’adversaire?

Mardi 18 mai, en séjour dans la capitale, le gouverneur de l’Equateur, Jean-Claude Baende Etafe, a resservi à l’opinion un plat réchauffé en affirmant que la situation sécuritaire dans cette région est «totalement sous contrôle» suite à l’interpellation du «chef des insurgés Enyele» ainsi que ses «colonels». Selon Baende, le mouvement insurrectionnel né à Dongo «est en dislocation totale.» En réalité, à Kinshasa, comme à Mbandaka, les autorités ont les nerfs à vif face à l’inaptitude des services de renseignements civils et militaires à mettre un «visage» et un «nom» sur l’«ennemi invisible» qui tire les ficelles à «Dongo». A défaut d’informations vérifiables, le pouvoir affabule. Désinforme.

Le mystère Ondjani

Mercredi 6 mai, le ministre de la Communication et des médias, Lambert Mende Omalanga, s’est laissé piéger par ses propres inventions en publiant un communiqué annonçant la «capture» du «chef militaire des terroristes Enyele, Ondjani». Selon lui, l’arrestation a été l’œuvre de la population de Dongo. «Le gouvernement congolais, note-t-il, salue cette contribution exemplaire de la population de Dongo aux efforts de pacification entrepris par les forces de sécurité de la République et invite tous les Congolais à s’en inspirer et à soutenir le gouvernement pour relever les autres défis qui se posent à la province de l’Equateur et à l’ensemble de la RDC». Dans un de ses commentaires, le patron de l’Agence congolaise de Presse d’enchaîner : «Le plus intéressant dans cette affaire, c’est le constat de la bravoure de ces victimes directes qui, plutôt que de se faire justice elles-mêmes, ont préféré, - certainement par civisme -, rendre leur bourreau aux forces loyalistes. Démontrant ainsi leur degré élevé de patriotisme et contredisant du même coup le discours d’une certaine opinion récupératrice des tristes événements de l’Equateur, pour meubler leurs petites campagnes maladroites de déstabilisation du régime de Kinshasa.» En bon griot du pouvoir, le «DG» de ce média d’Etat de conclure : «Il a suffi, croyons-nous, que le président de la République communique son empathie aux vaillants compatriotes de l’Equateur, en leur rendant une énième visite de consolation, pour gonfler à bloc leur moral et leur dose de civisme.» Belle confusion entre la communication et l’information !

Une dépêche de l’AFP datée 10 mai a pris le contre-pied du porte-parole du gouvernement en rapportant que le fameux Ondjani n’a pas été «capturé» par la population de Dongo. Il s’est «volontairement rendu» le 4 mai, en compagnie avec ses lieutenants, aux forces de sécurité congolaises à Impfondo, avant d’être transféré à Brazzaville. Quid de la version romancée donnée par le ministre de la Communication et des médias relayé par l’ACP ?

Psychose

Selon diverses sources, Kinshasa et Brazzaville ont entamé, depuis lundi 10 mai, des pourparlers en vue de l’extradition de l’homme détenu actuellement à Brazzaville et que d’aucuns présentent comme étant le «chef spirituel des insurgés du Mouvement de libération indépendante des alliés» (MLIA), Ondjani Mangbama. Sans démentir la version initiale contenue dans son communiqué, Mende est revenu, lundi 17 mai, sur cette «arrestation» en déclarant sans rire qu’«il y a une autre version qui vient du Congo-Brazzaville.» La vérité serait moins engageante. Il semble que les autorités des deux rives du fleuve Congo ne disposent guère d’éléments formels pour certifier l’identité de l’homme appréhendé. «En fait, les autorités congolaises ont découvert que l’homme détenu à Brazzaville n’est pas Ondjani. Il s’agit d’un neveu éloigné à celui-ci», jure un sympathisant des «Patriotes résistants».

On le voit, le «mystère Ondjani» laisse planer l’incertitude au plan sécuritaire. Une situation qui n’incite guère à l’optimisme béat qu’affiche le gouverneur Baende. Des informations difficiles à vérifier annonçant des attentats à la veille des festivités du 30 juin sont prises très au sérieux dans certains milieux diplomatiques à Kinshasa. Les services de renseignements congolais sont sur le qui-vive. L’arrestation la semaine dernière des proches du «prophète» Joseph Mukungubila illustre la psychose ambiante. Des sources locales à Gemena rapportent que le chef-lieu du district du Sud Ubangi «a été attaqué», dimanche 16 mai, par un commando non identifié. «Le commando s’est emparé de plusieurs armes et munitions, indique une source locale qui a requis l’anonymat. Plusieurs soldats loyalistes étiquetés CNDP auraient été tués. D’autres se sont réfugiés dans la brousse», précise cette source. Info ou contre-propagande? Une chose paraît sûre : les officiels rechignent à dévoiler à dire la vérité sur la situation à l’Equateur de peur de dévoiler la stratégie arrêtée. Les insurgés mêmement...

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