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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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24 mai 2010

Africom à Kisangani : intérêts américains d'abord!

Africom à Kisangani :
intérêts américains d'abord!

Chronique de Sosola UN Shindikana

Depuis presque trois mois, la présence américaine se fait davantage sentir à Kisangani où il est courant de voir les militaires étatsuniens débarquer dans les "Nganda" (bistrots) de la ville. Un tour chez Arobas, à côté de la Caisse d’épargne du Congo (CADECO), vous les verrez arriver à bord des véhicules 4 x 4 blancs, cachés derrière les verres fumés.

Installés au camp Base, situé à 10 km du centre-ville de Kisangani, ils font partie du premier convoi d’instructeurs du Commandement américain en Afrique (Africom) dépêchés en RD Congo pour aider à développer "une armée plus professionnelle qui respecte l’autorité civile et garantisse la sécurité du peuple congolais".

Les militaires congolais bénéficiaires de cette formation constitueront le Bataillon d’infanterie légère (BIL) des FARDC. Générosité du gouvernement américain estimée à 35 millions de dollars. La RDC étant "un important pays en Afrique, nous voulons l’aider à gagner davantage de stabilité", déclarait en avril 2009 William Ward, général d’Africom en visite à Kinshasa.

Par pur enchantement donc, les États-Unis réalisent aujourd’hui la nécessité de mettre fin au calvaire des Congolais qui dure depuis plus d’une décennie. Comble de l’ironie, l’Africom a choisi la ville martyre de Kisangani pour y manifester la sainte volonté américaine d’accorder le répit aux Boyomais (habitants de Kisangani) qui s’apprêtent à commémorer, le 5 juin prochain, le triste dixième anniversaire de la Guerre des six jours.

Du 5 au 10 juin 2000, les troupes du Rwanda et de l’Ouganda se sont battues à Kisangani pour le contrôle de la ville. Une guerre dont le bilan s'est élevé à 1000 morts et 3 000 blessés selon le Groupe Justice et Libération, une association des droits de l'homme basée à Kisangani.

Quand on sait que l’oncle Sam accorde un appui militaire indéfectible au régime de Kagamé dont la responsabilité a été incontestablement établie dans la déstabilisation de la RD Congo, il y a de quoi prescrire la retenue aux encenseurs de l'installation d’Africom sur le sol congolais. Les Pygmées nous rappellent sagement que le singe meurt comme singe même s’il a pris la peau du sanglier…

Bien que l’armée congolaise doive être retapée et qu’on ne puisse pas lever le nez sur l’expertise américaine si gentiment offerte, on ne doit pas perdre de vue que les Américains campent aujourd'hui à Kisangani parce que leur pays a la province Orientale dans sa mire. Le sourire pepsodent des enfants et les charmes des filles de Stanleyville... on repassera!

Après avoir fait main-basse sur les minerais du Katanga, où un consortium américain exploite plus de la moitié de l’ensemble du potentiel minier, et s’être assuré le contrôle des ressources minières du Kivu, l’oncle Sam n’entend donc pas laisser lui échapper le pétrole de l’Ituri.

En attendant qu’il boucle la boucle de sa conquête des ressources minières et pétrolières de la région des Grands-lacs, amusez-vous à regarder les Boyomaises rivaliser sur qui réussira à donner naissance au premier métis « boyomericain » de la ville…


  Oui, la reconstruction de la RDC est impérative...
Chronique de Sosola UN Shindikana


Une salle de classe de l'ÉP Jumba à Mahagi au nord-est de la RDC (Photo du 12 mai 2010)

"Kivu ne vend plus depuis l’arrestation de Nkunda. Chez toi en province Orientale, c’est là que c’est maintenant plus payant avec toutes ces exactions de la LRA. Mettons sur pieds une ONG." Mon amie Sylvie, revenue à Montréal après un long séjour en RD Congo, me proposait ce projet l’année dernière. "On descendra sur terrain, disait-elle sans savoir à quel point ses propos me levaient le cœur, avec une caméra pour filmer des gens à qui on aura préalablement distribué des T-shirts avant de les envoyer faire le show."


Sur terrain, je réalise plus que jamais la naïveté qui a donné naissance à l’incrédulité que j’ai réservée à son homélie. Il m’aura finalement fallu jouer à Saint Thomas en retournant chez nous pour comprendre combien, sans le savoir, mon amie avait métaphoriquement résumé le drame congolais.

L’obtention du financement d’un projet auprès d'un partenaire occidental, voilà ce à quoi carbure le Congolais le moindrement allumé. Misère, s’ils apprennent que tu viens en Occident. Tu représentes alors leur espoir de trouver LA personne qui leur obtiendra LE financement des organismes qui engraissent les ONG en RDC. Malins, ils s’organisent pour concocter le plan qui correspondra au discours susceptible de toucher la fibre sensible des financiers.

Des matières premières pour donner corps au projet qui déliera les cordons de la bourse des ONG internationales, un pays faussement post-conflit comme la RDC en fourmille. La défense des droits de l’homme, la lutte pour la reconnaissance des droits de la femme, le viol qui vaut à la ville de Goma le triste titre de la « capitale mondiale du viol » sont, entre autres, celles qui figurent parmi les meilleurs vendeurs au chapitre de la misère congolaise.

Les points cités ci-dessus méritent bien l’attention qu’on leur accorde, mais on en dénombre plusieurs autres qui passent droit dans le beurre. Le malheur du Congo ne se limite pas qu’à ce qui se passe dans les régions touchées par la guerre civile et les incursions des groupes rebelles.

Malgré tous les fonds massivement investis par la Communauté internationale, cette maudite marmaille à laquelle les Congolais semblent vouloir s’abreuver à vie, les conditions de vie de « M. et Mme Tout-le-monde » ne s’est pas améliorée d’un iota.

À l’est comme à l’ouest, les laisser-pour-compte ne se dénombrent plus dans le pays de Lumumba. Devrait-on se dire que les pères de l’indépendance du Congo ont refusé de nous laisser la culture de l’évolution, du progrès qui les avait motivés?

Dans la RD Congo d'aujour'hui, la culture du développement, on ne connaît pas. Faites-moi grâce de l’excuse des ennemis du Congo qui veulent la garder dans la dèche. À chacun sa part de culpabilité, s’il vous plaît.

Pourquoi les enfants congolais doivent-ils étudier assis sur le roc comme dans cette école primaire Jumba dans le territoire de Mahagi? Sur les cinq classes que j’ai visitées, deux seulement disposent de tableau noir… et de bancs dans une région où le Cyprès ne demande qu’à gratifier les enfants dont les parents croient encore à l’acquisition des connaissances.

Cette école a pourtant été visitée par M. Upio Kakura, ministres des Droits humains à l’époque, qui a promis de voir à ce que cesse le supplice de ces enfants qui s’amincissent le postérieur à force de le frotter au gros caillou…

N’est-ce pas que l’éducation fait partie des cinq chantiers du président qui a trouvé M. Upio Kakura digne de défendre les droits humains? Il faut croire que l’éducation n’est pas encore un chantier prioritaire. Alors que...


Envoyé le 22 mai 2010 par Sosola UN Shindikana
dans À bas le masque 



Texte distribué par:

Mwalimu Kadari M. Mwene-Kabyana, Ph.D.

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