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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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5 octobre 2010

Les prises d’otages menacent la stabilité du Nord-Kivu

Depuis le mois d’août dernier, les prises d’otages se multiplient à Goma et dans toute la province du Nord-Kivu. Pointés du doigt, les ex-rebelles intégrés à l’armée congolaise nient toute responsabilité, tandis que les autorités jouent à l’apaisement, afin de préserver la sécurité.

Avec plus dix personnes enlevées et tuées depuis la mi-août, dont le président de la Société civile de Masisi, l’inquiétude s’installe de nouveau dans la ville de Goma, à l’Est de la RD Congo. Les populations s’inquiètent et s’interrogent sur la solidité des accords de paix signés il y a un an et demi, en mars 2009.

Une partie de l’opinion publique condamne ces exactions et pointe du doigt les groupes armés, intégrés au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), accusés d’être la source de l’insécurité dans le nord Kivu. «L’examen de la situation politique, sociale et sécuritaire de la ville montre que des militaires venus de différents groupes armés ont été intégrés dans la police ou dans l’armée, et sont toujours sous le commandement de leurs anciens chefs. C’est une des clauses des accords de Goma et c’est là une situation peu rassurante», explique Maître Jean-Paul Lumbulumbu, coordonnateur du Réseau des actions citoyennes des droits de l’Homme. «Comment expliquer que les mêmes personnes qui ont servi la rébellion restent dans les entités qu’ils avaient contrôlées pendant la guerre ?», renchérit un habitant qui a requis l’anonymat. Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’État, la Société civile a même accusé nommément des membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) d’être responsables de l’enlèvement du président de leur organisation.

Démenti formel de Kambasu Ngeve, secrétaire général du CNDP, qui propose la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour déterminer les responsabilités dans ces affaires d’enlèvement. Selon Jules Mahamba, avocat général du même parti, les accusations sont non fondées. «Nous avons apporté la preuve que le CNDP n’a plus d’armée ou de police, mais chaque fois qu’il y a insécurité, ce sont les ex-militaires du CNDP qui sont pointés du doigt. Et on oublie qu’aujourd’hui, ils font partie des FARDC», martèle-t-il. Selon Kambasu Ngeve, le processus est long pour arriver à la paix et que «chaque partie doit respecter les engagements pris en mars 2009. Dire que le CNDP est responsable de l’insécurité est une manœuvre politicienne des autorités qui installent la terreur pour asseoir leur pouvoir».

Selon lui, le problème, c’est le manque de suivi dans l’intégration des ex-soldats rebelles, l’absence de nominations aux grades supérieurs ou à des postes politiques. Autant de motifs de frustration qui incitent certains à regagner leur ancien fief.

DEMILITARISER GOMA

Les autorités provinciales reconnaissent leur responsabilité dans la protection des citoyens et jouent la carte de la prudence. «Nous avons réuni tout le commandement des opérations Amani Leo autour du Commandant de la 8e Région militaire ainsi que tous les compétents en matière de sécurité, et nous avons passé en revue tous les problèmes récents, notamment les enlèvements» révèle Julien Paluku Kahongya, gouverneur de la province du Nord-Kivu, qui ajoute que des mesures sont prises pour assurer la démilitarisation de la ville.

Des membres de la société civile estiment, sans trop y croire, que celle-ci pourrait en effet encourager le retour de la paix et de la sécurité. «Ce serait une solution salutaire pour la population, mais le contexte actuel n’y est pas favorable, certains militaires étant toujours sous les ordres d’anciens chefs rebelles. Le gouvernement doit faire preuve de réalisme et surtout, allier fermeté et diplomatie pour faire respecter les accords signés avec les ex groupes armés» confie maître Lumbulumbu.

L’heure est donc à l’apaisement et le Gouverneur fait appel à la patience et au sens du devoir de ses concitoyens : «Nous devons conjuguer nos efforts pour convaincre tout le monde d’enterrer la hache de guerre, pour le retour de la paix et de la prospérité dans la province du Nord Kivu.».

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