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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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29 octobre 2010

Les services de renseignements burundais et congolais désormais sous contrôle de la machine huilée de Kigali.

Il s’est tenu récemment à Bujumbura (Burundi) une réunion des services de renseignements des pays des Grands Lacs représentés par leurs chefs barbouzes à savoir le général Major Adolphe Nshimirimana, chef du SNR du Burundi, M. Emmanuel Ndahiro, secrétaire général du SNR et de Sécurité du Rwanda et M. Jean-Pierre Daruwezi, Administrateur général de l’Agence Nationale de Renseignements de la RD Congo. Cette rencontre n’a pas eu l’écho voulu sur la toile (les nombreux spécialistes politiques de la région n’ont pas percuté sur ce fait) et pourtant elle vient de marquer un tournant décisif dans le contrôle du renseignement de toute la région par la centrale rwandaise. Après l’infiltration autorisée des experts rwandais au sein des armées burundaise et congolaise, voilà que les services secrets - l’intelligence sécuritaire - des deux pays sont désormais sous la coupe des grandes oreilles de Kigali. Le voisin rwandais a compris que le renseignement n’a d’utilité que s’il est communiqué à ceux qui ont le droit de le recevoir et qui en ont besoin pour agir. Bien maitrisé, il permet d’anticiper les actions voulues grâce à plusieurs techniques dont la manipulation à la une dans notre région et, cela, dans les domaines autant militaires que socio-politiques et économiques.

Des signes précurseurs de reprise des guerres dans la région

La situation dans la région des Grands Lacs est actuellement très volatile et les services de renseignements des trois pays sont en alerte maximale soupçonnant que les ennemis se réorganisent chez les voisins. C’est la principale raison officielle qui a été à la base de cette réunion de Bujumbura qui s’est déroulée du 23/11 au 24/11 et à laquelle ont pris part le Général Major Adolphe Nshimirimana (Chef du SNR du Burundi), M. Emmanuel Ndahiro (SG du SNR du Rwanda) et M. Jean-Pierre Daruwezi (Administrateur général de l’Agence Nationale de Renseignements de la RDC). Ces responsables ont voulu souligner la nécessité de créer un cadre d’échange d’informations sécuritaires indispensable compte tenu de la présence des groupes armés opérant dans la région. Ainsi, des agents de liaison seront mis à contribution pour débusquer les différentes milices en activité dans les pays de la région. Voilà pour la forme…mais pour le fond, c’est tout autre chose pour les initiés des couloirs sombres.



En effet, la guerre peut à tout moment reprendre au Burundi depuis les élections générales de Juin 2010 qui ont entraîné la fuite du chef rebelle Agahton Rwansa. Les premières informations ont fait état de sa présence dans la région de Fizi-Baraka qu’il connaît fort bien car ses troupes y ont séjourné durant plusieurs années. Quelques temps après, il serait rentré clandestinement au Burundi pour rejoindre et remobiliser une partie des FNL (l’aile dure) cantonnés dans la forêt de la Kibira. Actuellement, les nouvelles disent que ce chef rebelle se déplace constamment entre l’Est de la RDC et la région de Bubanza à l’Ouest du Burundi. Il aurait opté pour des activités de sabotage dans un premier temps, ce qui pourrait expliquer l’insécurité dans le pays dont notamment les récents coups de feu nourris mêlés à des explosions de grenade durant la nuit de lundi dernier en commune urbaine de Gihosha (au nord de Bujumbura), surplombée par de hautes collines naguère passage des mouvements rebelles pour attaquer la capitale burundaise. Dans l’entre temps, il serait en train de réorganiser ses troupes pour la conquête du pouvoir par les armes. Agathon a même envoyé une lettre au SG des NU avec copie au gouvernement burundais pour prévenir que son pays est au bord du gouffre et que si rien n’est fait, il prendrait d’autres dispositions. Les autorités burundaises sont convaincues que le danger pourrait venir de la RD Congo si ce voisin ne sécurise pas ses frontières en nettoyant les poches de résistance dans la région trouble et incontrôlée de Fizi-Baraka.



Pour Kigali, il n’y a aucun doute sur une alliance FRF de Bisogo et des Fdlr. Les renseignements rwandais savent bien que leurs soldats ont toujours essuyé des échecs à chaque fois qu’ils ont voulu frapper les cibles dans les hauteurs de Mulenge. C’est la seule région du Kivu où les soldats rwandais n’ont pas pu s’imposer depuis 1998 lors du retournement de Laurent Kabila. Cela est dû à une maîtrise du terrain très accidenté (montagnes et forêts) par la coalition FRF et milices Bembe auxquelles se seraient ralliés les FNL/FDLR. Actuellement, les services rwandais sont aux aguets suite aux informations d’une alliance FRF/FDLR/Général Kayumba. Des infiltrations des soldats rwandais habillés en FARDC (avec accord de Kinshasa) ont été signalées dans les hauts plateaux de l’Itombwe et sont actuellement à la base des accrochages meurtriers avec les combattants FRF. Kigali estime que ses deux voisins devraient mener des opérations militaires chez eux en vue de démanteler les groupes rebelles qui s’organisent sur leurs territoires en vue d’attaquer le Rwanda. En effet, les récentes élections présidentielles au Rwanda et au Burundi ont provoqué des rivalités internes aux régimes en place, d'aucuns craignent de voir l'Est du Congo, où l’Etat peine à s’installer, se transformer en un sanctuaire d'oppositions armées contre ces pays voisins.



Les services ougandais absents de la rencontre de Bujumbura

Cette non participation des services ougandais inquiète et démontre à quel point Kigali et Kampala sont en froid actuellement, et pourtant, les responsables de la région devraient prendre en compte les tensions entourant les élections présidentielles en Ouganda en mars 2011 ainsi que le référendum redouté du Sud Soudan en janvier 2011 pouvant déborder nécessairement sur la RD Congo. Qu’à cela ne tienne, Kigali a ses urgences et priorités et c’est bien lui qui mène la barque actuellement : invitant qui il veut, selon ses intérêts immédiats.



D’après nos sources, les autorités rwandaises n’ont pas souhaité que l’Ouganda prenne part à cette première rencontre des responsables des services de renseignements car des suspicions planent sur une éventuelle aide qu’apporterait Kampala aux tentatives déstabilisatrices du Rwanda par Kayumba et sa bande. Et pourtant, Kinshasa aurait souhaité que les Ougandais soient de la partie compte tenue des dossiers LRA et Sud-Soudan qui risquent, à la longue, d’envenimer les relations entre ces deux pays. Un malentendu, dû à l’obstination rwandaise de ne considérer que ses propres intérêts, pourrait fragiliser l’axe Kinshasa-Kigali au détriment bien entendu du régime congolais au cas où Kampala continuerait à être mis à l’écart dans la recherche d’une solution sécuritaire globale et durable. Evidemment tout est fonction d’un dosage équilibré entre les relations RDC-Rwanda-Ouganda et c’est bien Kinshasa qui devrait savoir faire l’équilibriste avec ces deux voisins encombrants dont il faut faire avec. En a-t-il les capacités et les moyens ?



Kigali très nerveux pour le moment

Les services de sécurité rwandaise sont très inquiets car si les rebelles FNL reprennent la guerre au Burundi, il est certain que les combattants FDLR en profiteront pour s’infiltrer sur le sol rwandais par la forêt dense de Nyungwe qui se prolonge sur le Nord du Burundi. Ce serait assez compliqué pour l’armée rwandaise de mener au même moment des opérations sur deux fronts : dans le sud à la frontière burundaise (en pleine forêt) et dans Nord-Est à travers la chaîne volcanique frontalière avec la RD Congo où les affrontements ont commencé dans la région de Walikale entre les Fardc (en réalité ce sont les soldats rwandais infiltrés depuis un mois et portant les tenues Fardc) et les Fdlr alliés aux Pareco /Maï Maï/ex-CNDP non intégrés. Le responsable rwandais aurait convaincu ses homologues de l’opportunité d’opérations ponctuelles que devront mener les soldats RDF au Burundi et en RD Congo, cela, après avoir recueilli des informations fiables (auprès des services burundais et congolais devenus des sous-traitants) sur la localisation des ennemis ainsi que leur capacité de nuisance en hommes et matériels. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la visite de James Kabarebe à Kinshasa au début de la semaine passée.

Pour maximiser l’efficacité des opérations militaires rwandaises en vue au Burundi et en RD Congo, les stratèges de Kigali ont optés pour des infiltrations des forces spéciales RDF chargées d’effectuer des actions militaires non conventionnelles. Les unités employées pour ces missions sont spécialement entrainées et équipées pour des missions périlleuses (sabotage, frappe des cibles répertoriés, etc.…), quitte aux armées nationales de ces pays d’assurer le "service après-vente" comme intermittents. Ainsi ces opérations spéciales engagent très peu d’effectifs, ce qui garantit leur discrétion, mais pourrait entrainer une confusion avec des actions clandestines violentes à haut risques pour les populations civiles. Les probables conséquences collatérales seront certainement mises sur le dos de ces armées nationales car les actions auront été menées par des soldats portant les tenues de ces armées.



Dans leur stratégie régionale, les Rwandais ont su accordé une place prépondérante au renseignement et ce n’est un fait du hasard qu’il prône une collaboration entre les services des trois pays en vue de mieux les manipuler. En effet, la culture du renseignement reste très présente chez l’élite rwandaise qui considère cette discipline comme indispensable à la conduite des affaires du pays, à la défense de ses intérêts et au développement de son influence dans la région. Les services de renseignements rwandais jouissent de la pleine reconnaissance des dirigeants du pays et se voient accorder les moyens nécessaires leur action.



Á M. Jean-Pierre Daruwezi, Administrateur général de l’Agence Nationale de Renseignements de la RD Congo, qui est passé sur RFI pour parler de la rencontre de Bujumbura, nous recommandons de lire "Les Pensées" d’André Frossard qui disait : « Les agents secrets se montrent avares de nouvelles, mais il faut dire que chez eux l’information s’appelle le renseignement, et que, du renseignement à l’espionnage, il n’y a qu’un faux pas. »


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