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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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28 avril 2010

L’insatiable Kabila

Sur le continent africain, la tentation est grande de tripatouiller les constitutions à l’approche d’élections présidentielles. Et les dispositions les plus visées sont celles relatives à la limitation du mandat présidentiel. Les pouvoirs en place ont tendance, dans la plupart des cas, à sauter le verrou de la limitation pour permettre aux présidents en exercice de se représenter autant de fois qu’ils veulent.

Seul le Mali s’est distingué tout dernièrement avec Amadou Toumani Touré qui a dit haut et fort qu’il ne ferait pas sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels pour se représenter au terme de son mandat en juin 2011. Au même moment, les députés djiboutiens sautaient le verrou ouvrant ainsi le pouvoir à vie à Ismaël Omar Guelleh qui peut donc être candidat à la magistrature suprême autant de fois qu’il le désire.

La liste des pays tentés par la "tripatouillite" est loin d’être close et ne manquera pas d’être allongée d’ici là. Si au Burkina, le parti au pouvoir n’a pas encore clairement franchi le pas dans le sens de la révision de l’article 37 de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels, ce n’est pas le cas en République démocratique du Congo. Dans ce pays, le président de l’Assemblée nationale a déjà donné le ton le 15 mars dernier lors de l’ouverture de la session parlementaire. Evariste Boshab, le titulaire du perchoir, a fait état de l’éventualité d’une révision de la Constitution qui a été promulguée le 18 février 2006. Et l’explication qu’il donne de cette éventualité est que "cette révision est un exercice légal car la Constitution doit s’adapter à la réalité d’un peuple". Depuis lors, les supputations vont bon train et tout est mis en oeuvre pour faire subir un charcutage à la loi fondamentale sans bien sûr préciser ce qui sera "coupé et jeté". Mais que l’on ne s’y trompe pas. L’article sur la limitation du mandat présidentiel va inévitablement passer à la trappe. Le président Joseph Kabila est le principal bénéficiaire de cette exécution programmée. En tout cas, il n’est pas celui-là qui plaindrait le sort de la limitation du nombre de mandats. D’ailleurs, ce serait hypocrite de sa part à partir du moment où s’ouvre devant lui un boulevard pour la présidence à vie. Jusque-là, il n’a rien fait ou dit qui démontre que ce qui se profile à l’horizon lui déplaît. Et comme qui ne dit mot consent, il est donc d’accord avec le recul démocratique qui va s’opérer. La manoeuvre lui permettra de continuer à diriger tranquillement ce vaste pays au sous-sol riche et qui est constamment en proie à l’instabilité, notamment au niveau de ses frontières avec le Rwanda et l’Ouganda. Toutefois, les rebellions itératives ne troublent pas son sommeil vu que son pouvoir n’est pas menacé. En effet, il n’est pas donné à n’importe qui de marcher sur des milliers de kilomètres pour venir prendre son pouvoir comme l’a fait feu Kabila-père qui a terrassé le maréchal Mobutu celui-là même qui a dirigé l’ex-Zaire d’une main de fer pendant trente deux ans. Kabila-fils n’est donc pas inquiété de ce côté. Il ne l’est pas non plus du côté de la société congolaise dans sa globalité, qui ne proteste pas outre mesure contre le pouvoir à vie comme d’autres l’ont fait ailleurs. A moins qu’elle attende de voir plus clair. Sinon pour le moment, c’est silence radio et les luttes quotidiennes pour la survie des citoyens, qui ont appris très tôt à ne pas compter sur l’Etat, semblent être les préoccupations majeures. Il n’y a que les hommes politiques de l’opposition qui donnent souvent de la voix sans pouvoir vraiment changer le cours des événements. En somme, l’insatiabilité de Kabila pour le pouvoir a le temps de se développer.

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